RÉFLEXION – Qu’est-ce que l’autisme ?

C’est dans un but de partager ma vision de l’autisme que je vous propose ici la lecture de cet article qui s’intitule

RÉFLEXION – Qu’est-ce que l’autisme ?

Qu’est-ce que l’autisme ?

Des millions de fois, lorsque j’ai été éprouvée dans ma vie à partir du moment où j’ai su que mes enfants étaient aux prises avec l’autisme, j’ai tourné cette question de tous les côtés, de toutes les façons,

Qu’est-ce que l’autisme ?

À tous les jours, à toutes les semaines qui se sont écoulées, à tous les mois dont les pages du calendrier se sont tournées et à toutes les années qui se sont envolées, à chaque instant, j’ai cherché à comprendre,

Qu’est-ce que l’autisme ?

Devant des crises disproportionnées, devant des refus pour rien, devant les incompréhensions de toutes sortes, devant cette file d’attente de problèmes au quotidien, devant ces tornades de points d’interrogation qui se présentaient sur mon chemin, je me suis questionnée,

Qu’est-ce que l’autisme ?

Devant ma fille qui se jetait toujours par terre en crise et devant les mots de mon fils qui ne venaient pas, devant ce combat quotidien présent tous les jours tel un supplice, devant les peurs quant à l’avenir qui m’habitaient, j’ai toujours continué à vouloir en savoir plus,

Qu’est-ce que l’autisme ?

À la garderie, devant les pleurs de mon enfant qui n’était pas en mesure de vivre séparé de moi, devant son anxiété qui était trop souvent démesurée et devant cette sociabilité qui n’y était pas, j’ai été sans cesse confronté à la même question,

Qu’est-ce que l’autisme ?

À toutes les fêtes de Noël, parce que j’y étais de corps mais non d’esprit, et avec les larmes qui n’en finissaient pas, tant les miennes que celles de mon enfant, même lors de cette fête pourtant joyeuse, j’ai été dans cette grotte intérieure à me tourmenter,

Qu’est-ce que l’autisme ?

À chacun des anniversaires de mon fils surtout, parce que ces gens qui se réunissaient pour lui semblaient inintéressants pour mon enfant et que les mercis étaient trop compliqués à dire, j’ai été celle qui regardait la scène, triste intérieurement. Encore une fois, inlassablement, je me questionnais,

Qu’est-ce que l’autisme ?

Même si j’ai souvent fermé les yeux sur les comportements de fuite que les gens avaient à l’égard de mes deux enfants, comme s’ils étaient infects ou répugnants, je n’ai pas baissé les bras à trouver une réponse à cette question,

Qu’est-ce que l’autisme ?

Devant tant de versions sur ce qu’est l’autisme, à entendre mille et un avis sur la question et avec autant de contradictions, tant au sein de la neurologie, la biochimie, la psychologie, l’ergothérapie, l’orthophonie, et « ainsi font, font, font, les petites marionnettes, alouette », j’ai longtemps tourné en rond avec la même question,

Qu’est-ce que l’autisme ?

À force de me sentir soumise à un système inconscient qui ne tient pas la route, à force de me sentir incomprise même par les spécialistes et à force de me sentir rejeté à bien des égards par des services qui offrent certes des gouttes de soutien mais jamais assez pour être rassasié, je suis toujours plus descendue dans mes bas-fonds avec cette question,

Qu’est-ce que l’autisme ?

À force de voir les gens incrédules devant l’autisme, à force de les entendre dire des phrases nulles de sens et à force de les voir se mettre la tête dans le sable devant cette condition, j’ai sans cesse eu cette question qui criait d’elle-même dans le fond mon cœur,

Qu’est-ce que l’autisme ?

À croire peut-être que l’autisme était une forme de prison, puisque je me suis souvent sentie des plus démunie et enfermée avec cette condition, surtout quand l’aide et le soutien ne venaient pas et que personne décidément ne savait comment aller plus loin avec cette situation, j’aurais voulu mon manuel d’instruction pour répondre à la question,

Qu’est-ce que l’autisme ?

Encore et toujours en écholalie dans mon tréfonds, comme un tic, une obsession ou une fixation, même si tout et chacun m’ont signifié par insouciance de lâcher le morceau et ces mille contradictions et surtout de laisser aller toujours cette même question,

Qu’est-ce que l’autisme ?

Le jour comme la nuit, parce qu’il y a eu des nuits blanches à me morfondre l’esprit où j’ai tour à tour visité différents points de vue pour comprendre cette condition même si tout mon Être et  mon corps s’affaiblissaient et que je maigrissais à vue d’oeil, j’ai été mise devant une liste infinie de questions, dont la plus profonde,

Qu’est-ce que l’autisme ?

Mais un jour, à force de persévérance, d’espoir et de recherche, même dans toutes ces situations difficiles, à force de me donner corps et âme pour améliorer ma vie et celle de mes enfants, à force de dépasser les limites, les contraintes et les obstacles sur mon chemin, à force de contrer le système et ces défaillances, à force de vivre  des expériences différentes de la norme, à force de brandir haut et fort cette vérité que je portais en me questionnant toujours et en me répétant toujours la même question de mille façons,

Qu’est-ce que l’autisme ?

Un jour, alors que je ne m’y attendais le moins, mon cœur de mère, celui qui s’est battu pour ses enfants, qui s’est jeté en mer pour affronter vents et marées, qui s’est propulsé sur des chemins les moins fréquentés, qui a voulu mourir pour eux, qui s’est dépassé à tous les niveaux de son être, ce coeur de mère qui s’est transformé en guerrière prête à tout, a été répondu.

Cette question, « Qu’est-ce que l’autisme ? », si simple soit-elle mais qui a laissé tout ce temps un vide d’incompréhension à tous les niveaux dans ma vie et qui a ravagé mon Être, a été répondue. Enfin mon coeur a été délivré de cette question.

Qu’est-ce que l’autisme ?

Maintenant que je connais la réponse à cette question, je pourrais répondre que l’autisme un chemin différent, une route en direction de l’Everest, un sentier jamais fréquenté.

Je pourrais vous dire que l’autisme est une nouvelle façon de vivre, de prendre la vie et qu’il faut se réorganiser. Cela passe bien sûr par se questionner profondément et penser différemment pour voir la vie autrement. Cela passe aussi par laisser aller de vieux schèmes de pensées et ceux que la masse nous offre tout emboîtés.

Avec cette vision claire maintenant et parce que c’est ce que j’ai expérimenté, je pourrais ajouter que l’autisme est potentiel inexploré, voire insoupçonné, qui devient un château en or lorsque l’on ose se propulser sur cette voie que j’ai empruntée. Il est définitivement possible de travailler avec l’autisme pour mieux vivre cette condition, tel un forgeron qui use du feu sacré pour transformer le métal en l’une des plus belles créations ou tout comme l’alchimiste le fait en travaillant et transformant le plomb en or.

Mais je n’irai pas plus loin ici, si vous-même, dans le fond de votre cœur, vous avez cette question profonde qui se meurt d’envie d’être répondue, « Qu’est-ce que l’autisme ? », je préfère vous le raconter par le biais de mes écrits. Que ce soit le livre Au-delà des limites de l’autisme dans lequel je témoigne de ce chemin pour le moins non fréquenté, celui de la Conscience qui, lorsqu’il est traversé peut amener un compréhension profonde de cette condition de l’autisme, ou encore le livre L’autisme, revu et corrigé par un autiste Asperger, livre dans lequel je réalise une entrevue avec mon conjoint autiste Asperger, je vous réfère à ces ouvrages afin que vous sentiez en vous cette explication de l’autisme, la réponse à la question « Qu’est-ce que l’autisme ? » .

Ainsi, avec cette vision nouvelle quant à l’autisme et avec la Conscience ― il n’est pas question de guérir l’autisme mais bien d’aller toujours plus loin avec cette condition pour l’amener à son meilleur―, il est possible de mieux vivre l’autisme tant chez la personne atteinte que dans  l’entourage ; il est possible de vivre positivement cette condition. C’est ce que j’ai expérimenté et que je continue de faire chaque jour et c’est profondément ce que je souhaite transmettre, comment trouver le positif dans le négatif de l’autisme et le faire ressortir, resplendir et reluire. Comme quoi dans l’autisme, le plomb souvent incompris de cette condition, peut littéralement se transformer en or quand on ose marcher ce chemin en se posant des questions.